STOP À L’ENGRENAGE DE LA RIGUEUR PAYÉE PAR LES SALARIÉ-E-S !

mercredi 16 novembre 2011, par CGT.ST-STE

Le premier ministre a annoncé lundi 7 novembre un nouveau plan de rigueur de 7 milliards d’euros dont l’essentiel va peser sur les salariés. En réponse, le secrétaire général de la CGT a souhaité une réunion de l’intersyndicale « dans les meilleurs délais », pour « apprécier les ripostes les plus adéquates nécessaires » au plan de rigueur du gouvernement. Il a estimé « urgent que le mouvement syndical affirme sa fermeté et sa détermination ».

« Nouveau plan de rigueur, nouvelles mesures d’austérité, c’est plus d’injustice sociale et c’est surtout nous entraîner dans une récession économique à coup sûr »
, a commenté Bernard Thibault.

 SOUS LA PRESSION DES MARCHÉS FINANCIERS, TOUS LES PEUPLES EUROPÉENS SONT SUCCESSIVEMENT MENACÉS DE VIOLENTES AGRESSIONS ANTISOCIALES.

IL FAUT SE DÉFENDRE ENSEMBLE.

La politique menée depuis 11 ans, nous a fait passer la dette de 57,5% à 86,2% du PIB.
Ces chiffres démontrent que les politiques antisociales ne font qu’aggraver la situation, et sont donc inefficaces pour une sortie de la crise.

Le plan Fillon serait marqué par le sceau de « l’égalité ». Le vécu montre tout le contraire.

La devise « TOUCHE PAS À MES RICHES » est une réalité économique :

  • 170 milliards d’euros = montant de la trésorerie des groupes du CAC 40 fin 2010
  • 172 milliards d’euros = manque à gagner total pour l’Etat par les allégements aux entreprises
  • 46,2 milliards d’euros = profits des groupes du CAC 40 au 1er semestre 2011 (+10% sur 2010)
  • 11,4 milliards d’euros = cadeaux fiscaux aux plus riches depuis 2007

De l’autre côté (pauvres, classes dites « moyennes » etc.)

  • Le poids de la TVA dans la consommation des ménages c’est 8% pour les plus riches et 16,6% pour les plus pauvres. Donc la hausse de la TVA touche plus fortement les moins riches.
  • Après avoir imposé le recul de l’âge de la retraite en 2010, le pouvoir se permet d’accélérer le processus d’application. La « réforme » qui relevait en 2010 à 62 ans l’âge légal de départ à la retraite sera avancée de 2018 à 2017.
  • Un gel de la revalorisation de la plupart des prestations sociales à 1% pour 2012, indexée non plus sur l’inflation mais sur la croissance attendue officiellement.

D’un coté les riches seront plus riches et de l’autre la pauvreté et le chômage s’étendront.

 L’erreur fatale de la désindustrialisation

Tel était le titre de l’éditorial du « Monde » du 3/11/2011… Un édito qui reprenait l’historique des délocalisations d’une industrie qualifiée de « ringarde » par nos dirigeants. Conséquence :

  • « Aux Etats-Unis, la part de l’industrie dans la valeur ajoutée nationale doit se situer tout juste au-dessus des 10 %. En Europe, la moyenne est à 22,4 %, grâce notamment à la performance allemande (30 % de la valeur ajoutée nationale dus à l’industrie) et en dépit des très mauvaises notes de la France et de la Grande-Bretagne - toutes deux à 16 %. (…) Cette affaire de la désindustrialisation est l’une des clés, pas la seule, du grand déséquilibre structurel qui affecte l’économie mondiale (…) »

 CRISE ?

Les urgences s’accumulent

  • Côté social, même quand ils sont plus qualifiés que leurs parents, les jeunes ne sont pas assurés de vivre aussi bien qu’eux. Une nouvelle récession menace, le chômage progresse mais aussi la précarisation du travail
    Côté économique, les marges de manœuvre pour continuer dans l’impasse du libéralisme sont de plus en plus étroites. Entre économie réelle et finance, entre partage des richesses et austérité, entre capital et travail, c’est plus que jamais l’heure des choix.

Annulation de la dette grecque : un 1er retour douloureux à l’économie réelle

  • Dès le mois de juin, les taux d’intérêts que la Grèce se devait d’assumer explosaient à plus de 17% ; ceux de l’Irlande (ex-modèle de l’Europe libérale) à plus de 10%, ceux du Portugal à plus de11%.
    Des taux à de tels niveaux sont-ils raisonnables ? Il s’agit d’une scandaleuse rente qui pille jusqu’à tuer le travail de tout un peuple.

Menace sur tous les peuples

  • La menace des agences de notation, brandie telle une épée de Damoclès sur les peuples, est l’outil au service des spéculateurs pour nous imposer l’austérité et les reculs sociaux.
    Aujourd’hui en France, le gouvernement, le patronat et certains prétendants aux élections présidentielles n’en finissent pas de nous rappeler le niveau de la dette française dont ils oublient de rappeler les causes et qu’ils s’évertuent à nous faire payer ; c’est encore le cas dans le dernier plan Fillon avec la hausse de la TVA, les nouveaux reculs sur les indemnités maladie ou les retraites
  • Ils sont tous muets sur un chiffre qui pourtant fait réfléchir : dans « Libération » du 22/07, l’économiste Michaël Chétrit rappelait que « la somme actualisée des intérêts de dettes payée aux marchés depuis 1974 représente pour la France près de 1200 milliards d’euros », à comparer avec les 1591,2 milliards d’euros de la dette publique en 2010 !

C’est ainsi que de nombreuses communes françaises doivent affronter des taux d’intérêts exorbitants et payer des intérêts sans commune mesure avec ce qu’elles ont emprunté à cause des pratiques spéculatives de l’ex-banque Dexia, dont le renflouement coûtera 10 milliards.

La facture de la crise n’est toujours pas présentée à la finance.

  • Elle reste adressée aux salariés : elle se nomme austérité, réalisme économique, effort, rigueur… et donc chômage, reculs sociaux, baisse du pouvoir d’achat, affaiblissement industriel, affaiblissement des services publics.
    Le Prix Nobel d’économie américain, M. Stiglitz, a rappelé récemment dans « Les Échos » que l’austérité aggrave la crise.

A l’inverse, Nicolas Sarkozy a affirmé le 27/10 que ce serait grâce à la rigueur de sa politique, à la réforme des retraites, que notre pays n’est pas dans la même situation que la Grèce ! Selon lui, si la France est endettée, c’est à cause des 35H et de la retraite à 60 ans.
En vérité, depuis le virage libéral des années quatre-vingts, le pouvoir d’achat, la reconnaissance des qualifications, l’emploi sont en berne et les exonérations de cotisations sociales atteignent plus de 30 milliards en 2010. Durant l’ère Sarkozy, les cadeaux fiscaux se sont multipliés honteusement. Voilà les raisons des difficultés des finances publiques et des problèmes de croissance !

L’issue à la crise passe par une autre orientation à donner à l’argent. Dans nos entreprises, le problème à résoudre est la répartition des richesses créées, des gains de productivité et d’efficacité du travail. Le progrès social, la revalorisation des salaires et la reconnaissance des qualifications sont les atouts essentiels pour assurer un partage des richesses efficace socialement et économiquement.

 LUTTES

  • USA : le 17/9 un groupe de jeunes est allé camper devant Wall Street, lançant le mouvement des ’indignés’ aux Usa. ’Nous sommes les 99%’ disent ils, mettant en avant le fait que 1% des américains s’approprient 23,5% des revenus. (10% en 1970 !). Leur cible est les banques, la Bourse, le fonctionnement du capitalisme aux Usa. Le mouvement baptisé OWS (Occupy Wall Street) est soutenu par certains syndicats comme le TWU Local 100 (travailleurs des transports new-yorkais), qui organise le 1/12 une mobilisation pour la taxation des milliardaires.
  • Portugal : nouveau plan d’austérité, avec des licenciements facilités, la réduction du salaire des fonctionnaires, l’augmentation de la durée du travail du privé. Les précédents plans ont plongé le pays dans la récession. Car le vrai problème du Portugal ne réside pas dans la dette publique mais dans le déficit de son secteur productif, alimentaire et technologique. Après une journée de manifestations le 1/10, grève générale le 24/11.
  • Grande-Bretagne Grève nationale le 30/11 contre la politique de rigueur du gouvernement Cameron