Financements publics : Communiqué au sujet de Nano2012

dimanche 1er mars 2009, par CGT.ST-STE

Le conseil général de l’Isère s’apprête à voter des financements publics conséquents pour le programme nano 2012. D’une manière générale, si nous pensons que l’industrie des semi-conducteurs est une industrie stratégique qu’il faut soutenir, y compris par des financements publics, nous pensons que ce soutien devrait d’abord se traduire par une augmentation de la prise de contrôle de ST par les pouvoirs publics.

Comme les autres multinationales, ST a cherché à réaliser des marges exorbitantes, privilégiant des stratégies de court terme et de coups financiers. Face à la crise, ST réagit en supprimant des emplois et en ayant recours au chômage partiel, alors que la situation économique de ST est très bonne, et que l’entreprise est très peu endettée. ST pourrait très bien recourir à des actions de formation pour le personnel de production. Or quasiment rien n’est fait sur ce plan-là. Quant au financement, ST refuse obstinément de faire le moindre geste, alors que ST en a les moyens. Par ailleurs, sur les sites de Crolles et de Grenoble, des ingénieurs de conception et de R&D sont mis en chômage partiel ou obligés de poser des jours de congé alors qu’ils travaillent pour les futurs produits ! Nous pensons qu’une part importante de la mise en chômage partiel n’est pas fondée économiquement et obéit à des considérations politiques, pour montrer que tous les sites sont en difficulté. Par ailleurs, nous craignons fortement que ST se serve de la crise pour camoufler des suppressions d’emplois liées à la création de ST-Ericsson.

Nous croyons qu’il serait paradoxal d’accorder des financements pour des projets futurs sans exiger en contrepartie que ST renonce à s’attaquer à l’emploi, à avoir recours à du chômage partiel. Quel sens cela peut-il avoir de financer un projet de R&D en acceptant que ST mette à l’arrêt des chercheurs en technologie, des concepteurs de circuits avancés, etc… De même, nous croyons qu’il faudrait exiger beaucoup plus fortement que les productions de circuits intégrés se fassent en France et en Europe. Aujourd’hui, 50% des plaques de haute technologie sont produite en Asie ! Notre conception est que ST doit avoir une activité équilibrée, avec de la production et de la recherche sur tous les continents. Nous ne croyons pas à la pérennité d’un modèle où la recherche se ferait en Europe et aux Etats-Unis et la production en Asie.

Notre syndicat est par ailleurs critique face aux dangers potentiels de certaines nanotechnologies. Nous déplorons l’absence d’une expertise indépendante des intérêts économiques.

Enfin, nous croyons qu’il est indispensable que les salariés soient consultés pour des projets de cette ampleur. C’est pourquoi nous vous demandons de recueillir les avis argumentés des organisations syndicales et représentants du personnel des sites de ST-Crolles et ST-Grenoble. Ce devrait être un préalable à la signature de l’accord sur nano 2012. De même, les organisations syndicales et représentants du personnel des sites devraient être informés et consultés régulièrement au sujet du bon déroulement du projet.

CGT STMicroelectronics Grenoble 25 février 2009.