800 EMPLOIS IMMEDIATEMENTS MENACES
L’AVENIR DE ST&STE COMPROMIS

mercredi 12 décembre 2012, par CGT.ST-STE

MARDI 18 : ON POSE LA SOURIS ON MANIFESTE [1]

STOP AU GACHIS CREE PAR DES DIRIGEANTS OBNUBILES PAR UNE POLITIQUE FINANCIERE A COURT TERME !

Après les annonces de lundi, c’est un sentiment de colère et de gâchis qui prime.
La chose à ne pas faire, ils l’ont faite !

Où sont passés les discours sur la synergie entre les divers secteurs des produits numériques ? Où est passé le « pari de la technologie FDSOI ? » Et la téléphonie mobile présentée – à juste titre – comme un segment clef du marché ? Le discours sur les parts de marché à prendre chez Samsung ? suite au désengagement de TI, aux difficultés de Renesas et au retard d’Intel ?

Pourquoi prendre cette décision précisément au moment où il y avait un petit frémissement du côté de STE ? A « titre personnel », M. Lamoureux, un financier de ST, a expliqué le 11 au CCE, que précisément ce pouvait être un bon moment pour vendre, pour trouver des repreneurs, car l’activité se redressait !!!

En prime cette annonce de « retrait » est faite sans qu’aucune solution de rechange ne soit apportée !! Un coup de poignard dans le dos de STE ! Au Comité Central d’Entreprise du 11/12 la direction s’est montrée incapable d’apporter des précisions sur les annonces faites, sur leur contenu précis (quel désengagement exactement ?) sur le calendrier, sur les emplois.

AUJOURD’HUI LA MENACE EST DIRECTE SUR TOUS LES EMPLOIS DE STE, DONT LES EMPLOIS EN FRANCE, DONT LES 800 DE GRENOBLE.

BIEN SUR LA PREMIERE EXIGENCE EST QUE TOUS CES EMPLOIS SOIENT MAINTENUS, ET QU’ILS SOIENT AU MINIMUM REINTEGRES A ST !

MAIS IL FAUT FAIRE CHANGER LA POLITIQUE DE ST, SINON NOUS SOMMES TOUS MENACES A TERME.

« STMicroelectronics cède aux marchés » titrait le 11/12 un « analyste financier »… Effectivement, la seule justification de cette décision à l’emporte pièce et à contre -temps est purement financière.

Le communiqué de la direction est d’ailleurs rempli de ce langage financier.
ST confirme sa structuration en deux groupes en voulant que chacun des deux soit rentable SEPAREMENT. Le PDG veut aussi augmenter la rentabilité totale en annonçant de nouvelles réductions de dépenses d’exploitation. L’exigence d’une rentabilité de 10% est démesurée et va conduire à se séparer progressivement des secteurs pas assez rentables, affaiblissant de plus en plus ST. Il y a un risque réel de démantèlement de ST à terme si cette politique est poursuivie.

Cette volonté de rentabilisation accrue, cette volonté de créer en quelque sorte deux sociétés en une, fait peser une lourde menace notamment sur la partie « numérique ».

Et évidemment sur l’outil industriel, notamment Crolles, et la R&D technologique associée aux technologies de pointe, de la partie numérique et de la téléphonie en premier lieu.

ASSEZ DE NEGOCIATIONS SECRETES DANS NOTRE DOS !

C’EST LE GOUVERNEMENT QUI A LA MAIN A ST C’EST A LUI QU’IL FAUT DEMANDER DES COMPTES !

Les grandes décisions stratégiques de ST nécessitent en effet l’accord unanime des Etats Français et Italiens. Ceux-ci sont liés par un pacte d’actionnaire qui leur donne cette prérogative. La direction l’a confirmé le 11 en CCE.

Donc c’est au gouvernement français qu’il faut demander des comptes, qu’il faut demander de changer la politique de ST. Il est frappant de constater que le jour même où ST annonçait son retrait de STE, l’Etat japonais lui nationalisait RENESAS pour le sortir de la faillite !

Aujourd’hui, ce qui en jeu c’est l’avenir IMMEDIAT DES EMPLOIS DE STE, et à terme l’avenir de l’entreprise, de tous les emplois, de la micro-électronique. Il faut refuser que l’entreprise se recroqueville dans des segments de marché de plus en plus restreints, avec comme seul objectif la rentabilité. Il faut une politique de développement. Il faut y mettre les moyens. Aujourd’hui en avalisant les décisions de ST, le gouvernement fait un mauvais choix. Il faut le faire changer de position. L’ETAT ACTIONNAIRE DOIT FAIRE CHANGER DE POLITIQUE A ST. IL NOUS FAUT UNE VRAIE POLITIQUE INDUSTRIELLE ET SOCIALE POUR ST. LA MICRO-ELECTRONIQUE EST UNE INDUSTRIE ESSENTIELLE POUR LES AUTRES SECTEURS INDUSTRIELS.

C’est pour cela qu’il faut se manifester au plus tôt pour exiger des comptes du gouvernement, et notamment dans l’Isère auprès des responsables concernés.

REUNION JEUDI 12H30 AU LOCAL SYNDICAL POUR DISCUTER DE LA SITUATION ET PREPARER L’ACTION DE MARDI [2]


PAROLES de Mme FIORASO

Suite à l’interpellation du syndicat CGT qui mettait en cause le silence de la Ministre et du Député M.BROTTES, Mme FIORASO s’est exprimée sur Radio France Isère le 11. Ci-dessous nous transcrivons les paroles de la Ministre

Mme FIORASO : « J’ai eu les responsables de ST au téléphone et en particulier les représentants de la France au Conseil d’Administration de ST (…) … les réponses que j’ai eues étaient plutôt rassurantes pour les équipes ST qui seraient réintégrées…je crois qu’ il faut rester extrêmement vigilant, mais dans le même temps il y a un plan de développement Nano2017 qui est en train de se mettre en place après la clôture du plan Nano2012 et qui est un plan qui mobilise toutes les énergies et qui conditionne fortement l’avenir de la microélectronique en France et en Europe autour de STMicroelectronics »

JOURNALISTE : « St aurait l’intention de reprendre les salariés qui étaient dans la branche STE ? »

Mme FIORASO : « C’est ce qui semble se dessiner, mais ce sera encore mieux quand ce sera complètement confirmé par l’entreprise

Si le plan de développement se passe comme prévu, normalement la réintégration devrait effectivement se faire »

Comme le voit, sous des airs rassurants, la Ministre emploie beaucoup de « Si ». En fait on s’aperçoit que le gouvernement a avalisé un choix stratégique sans s’assurer de l’avenir des salariés !

Nous avons questionné le 11/12 en CCE la direction pour savoir si la direction confirmait l’engagement de reprendre les salariés et nous avons eu la réponse suivante : « Nous ne commenterons pas les propos de la Ministre »

Bref : ST botte en touche. La mobilisation est indispensable.

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Notes

[1] Décisions prises lors de l’assemblée du personnel de mardi 11

[2] idem