REORGANISATION ST&STE : PREMIERES REFLEXIONS CGT

mercredi 2 mai 2012, par CGT.ST-STE

STE a annoncé 1700 postes en moins (sur 6500 dans le monde). Mais tout n’est pas clair. Au moins 900 sont des transferts vers ST (les 600 français et 300 en Inde) et ne peuvent donc s’analyser au global comme des emplois en moins. Environ 350 sont de vraies suppressions liées à des fermetures de sites (Finlande, Belgique, Suisse, Royaume Uni et Chine). Le reste ( 450 !) n’est pas clairement identifié… Il semble qu’il y ait une addition de suppression de sous-traitants, de postes déjà supprimés, et de suppressions non encore annoncées.
Pour la France « il n’y a aucune suppression d’emplois, sous aucune forme » (ce qui signifie, notamment, pas de PDV). Sophia deviendrait un site ST, ainsi que la partie STE de Paris. Environ 200 personnes de Grenoble et 40 du Mans passeraient de STE à ST. En France donc ne subsisteraient que 2 sites STE : Grenoble et Le Mans-Rennes. On peut s’interroger sur la façon dont s’opèreront ces changements STE vers ST. Un risque pour l’emploi peut apparaître dans quelque temps.
Sur le fond, - même si la présence d’Ericsson dans STE complique la donne - il faut chercher l’explication de ce qui se passe dans un changement de stratégie de ST. La chose marquante est la décision prise de tenter de se renforcer dans le Digital, de développer un Application Processeur commun et une plate forme commune, pour ST&STE. Le Digital étant essentiellement en France et étant lié à l’outil industriel (Crolles et Rousset), cette décision est sans doute « poussée », soutenue, par l’Etat actionnaire. Elle correspond d’ailleurs bien à ce que nous avait dit le Ministère de l’Industrie en janvier, quand la CGT avait été reçue, suite à notre campagne de défense de l’industrie micro-électronique.

Cette orientation de ST est positive. Elle tourne le dos pour l’instant à une transformation de ST en une société de « niches ». Elle tourne aussi le dos à l’hypothèse du désinvestissement comme quand les rumeurs parlaient d’utiliser un Application Processeur d’un concurrent… La conséquence en est la possibilité de récupérer les salariés de STE. Cette volonté de renforcement touche aussi Imaging et MMS, autres points positifs.
Il y a sûrement un volet industriel lié à cela. Il y a déjà eu une annonce à Tours. Il y aura sans doute une suite à Nano 2012. A Rousset « il y a un projet mais non finalisé », nous avait dit le Ministère en janvier.
Rien ne dit cependant que ST mettra les moyens réellement nécessaires et arrivera à développer correctement cette plate-forme et les diverses gammes de produits… Les difficultés connues dans STE sur le segment téléphonie peuvent se reproduire là à plus grande échelle. A surveiller de très près.
Là où ça se gâte vraiment, c’est pour l’avenir de la partie restant à STE. Car STE poursuit son affaiblissement, à cause des 350 emplois réellement supprimés. Certes, il s’appuiera sur ST, mais les suppressions d’emplois sont bien réelles et signifient pertes de moyens, là où il n’y a pas transfert vers ST. De plus l’avenir de STE est peu clair. Le plan est une solution « provisoire ». Une étape, mais vers quoi ??? Là il faut concentrer notre attention. La CGT défend l’idée d’une réintégration totale de STE dans ST.

En bilan, la création de la société STE s’avère avoir été très mal menée. Volonté de division des salariés entre ST et STE. Dirigeants incompétents. Gaspillages financiers. ST a multiplié les plans de licenciements depuis sa création. Et aujourd’hui encore, ce sont nos collègues finlandais, belges, suisses, chinois, anglais, qui payent les erreurs des dirigeants STE. Et ST, puisque depuis le début, c’est ST qui pilote STE.

La CGT appelle les salariés à la vigilance. En France il faut poursuivre la mobilisation pour que l’Etat actionnaire soit beaucoup plus actif encore dans le contrôle de la gestion de ST&STE. Soutenir la micro-électronique est indispensable. Mais à condition d’exiger de ST qu’elle agisse pour développer les emplois et les activités. La CGT a multiplié les initiatives et démarches en ce sens ces derniers mois. Dernièrement, nous avons remis aux pouvoirs publics, aux candidats à la Présidentielle, une lettre signée par 1300 salariés de ST&STE. Il faut continuer en ce sens.

Le 26/4/2012